L'échapée belle

film, coul, 2 min. 34 sec. boucle
2021

L'échapée belle

Une fuite.

Crossover

en collaboration avec Jérôme Cognet
film, coul-n&b, 3 min. 30 sec.
2019

Distributeur : Light Cone

Crossover

« Je n’oublierais jamais cette action. Je sors de l’écran et j’entends Phil Jackson crier son nom pour lui dire de switcher et de défendre sur moi. Je fais un premier petit crossover pour voir comment il réagit. Et ensuite je fais le second et je prends le shoot. »

Allen Iverson

Fragments de disques vinyle, de micro-sillons, de trames cinématographiques qui, par le montage et le sample, tendent à répudier tout récit narratif, pour se faire exclusivement langage d’évitement et de réappropriation.

Bruit Blanc

en collaboration avec Jérôme Cognet
film, coul-n&b, 6 min. 09 sec.
2019

Distributeur : Light Cone

Bruit Blanc

« Comme il est profond, ce mystère de l’Invisible ! Nous ne le pouvons sonder avec nos sens misérables, avec nos yeux qui ne savent apercevoir ni le trop petit, ni le trop grand, ni le trop près, ni le trop loin, ni les habitants d’une étoile, ni les habitants d’une goutte d’eau... avec nos oreilles qui nous trompent, car elles nous transmettent les vibrations de l’air en notes sonores. » - Le Horla, Guy de Maupassant, 1887

Images sans mondes, sans contours. Paysages flottants, regards absorbés. On perçoit les bruissements de sons optiques : un bruit blanc qui éclipse les autres sons. Le spectateur, engourdi, plonge dans un ailleurs aux portes du sommeil.

Le Grand Musée

(Electricty : power & progress)

Remerciements à Abboudi Abou Jaoude de la librairie Al-Furat, Beyrouth pour m’avoir généreusement confié cette pellicule.
16mm, n&b, 13 min.
2018

Le Grand Musée

Abboudi Abou Jaoude m’a généreusement confié cette bobine de film au format 16mm. Elle était rangée sous son plan de travail, dans l’attente d’un spectateur aguerri. Il n’en connait pas le contenu. Il n’a jamais eu l’occasion, faute de temps et de moyens, de projeter cette pellicule.
(...)
La boîte qui contient le film comporte ces indications :

LEBANESE CENTRAL
OFFICE
OF INFORMATION
Baalbeck studio, s.a.l.
ELECTRICITY : POWER & PROGRESS
16 min.
black & white

(...) Le Grand Musée nous vient de cette époque où le Liban souhaitait montrer au monde l’image de son patrimoine architectural et historique. Ce désir a perduré chez les libanais. Il suffit d’une rencontre comme celle-ci à Beyrouth pour le comprendre. Abboudi Abou Jaoude l’exprima lui-même quand je lui demandai si les bobines de films qu’il me confiait ne poseraient pas de problèmes au passage de la douane : « No Problem ! You can take all the country ! ».

- Texte extrait de « You can take all the country! », Karen Luong. Beirut in situ, Chedly Atallah, Sophie Brones, Emmanuel Saulnier (dir.), Paris, Beaux-Arts de Paris, Beyrouth, Alba. À paraître.

CIEL DÉGAGÉ 3/10ÈME

en collaboration avec Jérôme Cognet
16mm, coul-n&b, 6 min. 11 sec.
2018

Distributeur : Light Cone

CIEL DÉGAGÉ 3/10ÈME

On sait que l’éclat resplendissant des dieux, dans l’Antiquité, rend leur contact au plus haut point périlleux. Qui les voit dans leur lumière s’expose à la mort. C’est que la lumière, par son éclat divin, assure la visibilité de toute chose, mais elle peut également rendre aveugle, comme elle peut consumer jusqu’à la cendre celui qui voudrait en faire de trop près l’expérience.

Nous avons perdu les dieux antiques.

Nous avons gagné la science.

La physique au XXème siècle nous a fait entrer dans le coeur de la lumière. Et au coeur de la lumière nous avons retrouvé la mort. Dans l’atome, nous avons approché le soleil au plus près, et l’horreur en a découlé.

Pour des raisons différentes, occulter l’horreur comme la montrer sont insoutenables. Reste à faire l’expérience, déjà éprouvante, de se mettre sur son bord, afin d’entre-apercevoir ce qui nous excède. Chemin oblique.

C’est ce qui est ici fait. De l’oeuvre à regarder présentement on pourrait donc dire ce que l’obscur Héraclite disait du clair Apollon: « il ne dit ni ne cache, mais il donne des signes ».

Premier signe, premier temps, qui est celui de l’attente. Attente de ce qu’il y a à voir, et de ce qui se prépare : notre oeil suit une série de fragments cinématographiques. Ces derniers montrent des photographes, les uns après les autres, composer l’image ou le portrait à venir, sans que cette image ou ce portrait soient encore donnés à voir. Ces fragments multiples se lient donc rapidement dans l’esprit du spectateur sous la forme d’une attente, mais aussi sous la forme d’une anxiété ou d’un malaise, légers au départ, puis de plus en plus marqués. La tension grandissante qui unifie tous ces extraits vient parfois de la gravité lente et du sérieux des gestes de certains photographes, ou au contraire de leur agitation fébrile, ou de l’impossibilité d’observer l’image qu’ils sont sur le point de capturer - ou encore des effets de contraste ironiquement produits par le montage lui-même: « Just be yourself » dit l’un des photographes, et une image de cadavre d’apparaître dans l’appareil photographique à l’instant d’après. Cadavre entraperçu, à l’image de l’horreur à entrevoir.

Second signe, seconde séquence. Déferlement aveuglant de flashes, qui par sa force déroute l’oeil et l’aveugle. Sous l’excès de lumière il devient impossible de discerner vraiment ce qui est sous nos yeux. La fréquence élevée de ces flashes, leur intensité, mais aussi la longueur de la séquence (qui reprend d’ailleurs après une brève pause dans une chambre noire) finissent par sidérer le regard et par excéder les capacités de synthèse de l’oeil comme de l’esprit. Impossible cette fois d’embrasser et de rassembler la succession d’extraits pour leur donner une unité ou une stabilité: trop d’éléments, trop de vitesse, de luminosité… L’épreuve que constitue le visionnage de cette séquence provient sans doute d’ailleurs de l’opposition qui existe entre, d’un côté, l’effort de l’oeil et de l’esprit pour ordonner ce qui est vu et lui conférer un sens, et, d’autre part, un matériau retravaillé, qui par sa nature même finit inévitablement par mettre en échec cet effort, et par nous livrer à la défragmentation de tout ce qui apparaît. Nous subissons ainsi la destruction de notre capacité perceptive, et sommes livrés à la déroute de notre vision du fait de l’excès même de lumière.

S’ouvre alors une troisième séquence qui, au bout d’un certain temps émerge de l’intérieur même de la séquence précédente: elle n’en est pas détachée mais vient plutôt la recouvrir peu à peu. Troisième signe. L’oeil en déroute ne peut plus faire le sens de ce qu’il voit par ses propres moyens; cet échec de notre faculté de synthèse active ne conduit pourtant pas à une perte de tout sens, mais à l’appréhension, sous forme subie, d’une vérité qui devient de plus en plus nette, et qui se manifeste en s’immisçant dans les interstices des aveuglants éclairs. Car dans l’impossibilité d’unir tout ce qui se succède se devinent, de façon presque subliminale et entre chaque flash, des images inquiétantes, images de lutte, de corps abîmés, de corps tués - qui placent la mort au coeur de la lumière, et qui en imposent la présence au spectateur. Corps trop irradiés de lumière, trop exposés, tourmentés et rendus poreux à l’énergie lumineuse qui les baigne et les traverse. D’autres images, tout aussi fugaces, continuent à se livrer à nous et donnent le sentiment de cette vision panoramique prêtée aux mourants, qui voient leur existence condensée redéfiler en vitesse accélérée. La lumière apparaît comme le révélateur d’un désastre qui se perçoit en creux.

Une dernière succession photographique, de la nuit au jour, vient ralentir le rythme effréné auquel l’oeil a été exposé. Reste alors un calme hébété après cette surexposition et ces images - qui ont défilé si vite qu’elles n’étaient ni cachées ni visibles. Images: autant d’éléments destinés à faire signe vers un sens qu’elles ont permis, brièvement, d’approcher de plus près, sans permettre de le saisir complètement. Des dieux ou de l’horreur il n’est permis que de les entrevoir.

Texte d'Ivan Trabuc

CIEL DÉGAGÉ 3/10ÈME

en collaboration avec Jérôme Cognet
Impression jet d’encre couleur, édition reliée et entoilée
35 x 27 x 2 cm
2018

BUBKA

film, n&b, 33 sec.
2018

BUBKA

Séquences de sauts à la perche de Sergueï Bubka dont la projection du corps se concentre autour d’une verticalité.

ÉTUDES D'OMBRE PORTÉE II

dimensions variables
projection
2016

ÉTUDES D'OMBRE PORTÉE

série de dessins
dimensions variables
crayon graphite sur papier
2017

ÉTUDES D'OMBRE PORTÉE​

MINIATURE
- PORTRAIT DE L'HOMME QUI RÉTRÉCIT -

vidéo, n&b, 16:9, muet
3 min. 12 sec. boucle
2016

MINIATURE
- PORTRAIT DE L'HOMME QUI RÉTRÉCIT

Le portrait de l’acteur du film L'Homme qui rétrécit, de Jack Arnold, est recadré en édulcorant l’espace extérieur, afin d’essayer de retranscrire la sensation de rétrécissement par le corps à la fois via le visage de l’acteur mais aussi in fine via la matière filmique.

DRIVE-IN

200x300x80 cm
acier laminé, bois
2016

DRIVE-IN

Cette installation vidéo est un modèle réduit d’un écran de Drive-in redimensionné à échelle humaine.
L’écran dans lequel se propage le film de nuit nous paraît se fondre ou bien se déployer au delà de ses frontières.

LOUK

dimensions variables
projection
2016

LOUK

En référence à Loukanikos lors des manifestations grecques contre l'austérité entre 2008 et 2012.

Maison Cinéma

50×70,5×133 cm
matériaux divers
2016

"-I see through you as clear as I see through these glass picture !"

30x30x110 cm
acier laminé, verre, lait
2015

Joie triste

vidéo, couleur, 16/9, sonore
05 min.
2014

Sans-titre (Diapo-cinéma)

2,4×3,6 cm
crayon graphite, cache diapositive
2013, 2014, 2015