BIO

Artiste vit et travaille à Paris

Chez Karen Luong, les ressources de l’œil prothétique de la caméra se conjuguent aux techniques du montage pour révéler une vision qui déborde, et déroute, l’œil non appareillé de l’observateur. 

Ses courtes séquences opèrent d’emblée depuis les images puisées au sein de l’histoire du cinéma, et la palette de techniques employées pour extirper le film de ses prémisses narratives. Karen Luong scrute la matière même de l’image qu’elle recontextualise ensuite au sein d’une mise en espace pensée comme un prolongement naturel.

 — Texte d’Ingrid Luquet‐Gad

Quid des droits d’auteur ? 

Voici la question que l’on nous pose systématiquement lorsque nous sommes amenés à montrer nos films.

La réponse légale est « nous n’avons évidemment aucunement les droits et sommes probablement dans l’illégalité ou du moins en plein flou juridique ».
La réponse pirate : « pas vu pas pris ».
La réponse honnête : « peu importe, tous les films sont à faire ».
La réponse américaine : « it’s a fair use ».
La réponse française : « c’est inacceptable ».
La réponse chatgpt : « Les films mash-up ou found footage sont généralement considérés comme des œuvres dérivées et sont soumis aux lois sur le droit d’auteur. La création d’une telle œuvre peut constituer une violation du droit d’auteur si l’auteur ne possède pas les autorisations nécessaires. Certaines utilisations d’œuvres peuvent être considérées comme une utilisation équitable, ce qui est évalué au cas par cas par les tribunaux.❙ ».
Enfin, la réponse la plus intéressante, et c’est celle qui nous motive à continuer, est : « les images de par leur propre existence, ne mériteraient-elles pas d’être déployées sous toutes leurs facettes ? ».

Qu’à cela ne tienne, nous sommes avant tout des amoureux du Cinéma. Il s’agit dans notre travail, non pas de nous approprier les images des autres, mais bien de les questionner, en considérant leur présence même et leur capacité prolétique, de manière la plus sincère possible.

Toutes ces sources que nous « volons », s’inscrivent dans des réflexions qui font elles-même écho à leur provenance, leur posture et leur reflet envers une pensée que nous supposons commune et collective (origines, cinéastes, lieux, dates, etc.).

Car il s’agit là avant tout d’histoires parallèles, de flashbacks et de flashforwards, et en ce sens de trouvailles archéologiques des images.

Faut-il enterrer une œuvre, lorsque celle-ci est terminée ?
Nous pensons au contraire, que c’est ici que tout commence.


— Karen Luong et Jérôme Cognet